Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/212

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cette cité ? » — « Ce sont, leur répondit-on, des Corinthiens ». — « Ne savent-ils pas, reprirent-ils, ces hommes vils et lâches, que les seuls remparts impénétrables à l’ennemi sont des citoyens déterminés à la mort » ? Tant de courage et d’élévation d’ame ne se rencontre que dans des républiques guerrieres. De quelque amour que nous soyons animés pour la patrie, on ne verra point de mere, après la perte d’un fils tué dans le combat, reprocher au fils qui lui reste d’avoir survécu à sa défaite. On ne prendra point exemple sur ces vertueuses Lacédémoniennes : après la bataille de Leuctres, honteuses d’avoir porté dans leur sein des hommes capables de fuir, celles dont les enfants étoient échappés au carnage se retiroient au fond de leurs maisons, dans le deuil et le silence ; lorsqu’au