Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/225

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la constitution même de son gouvernement, peut s’en promettre de durables. La nécessité où se trouve alors le citoyen de s’occuper d’objets importants, la liberté qu’il a de tout penser et de tout dire, donne plus de force et d’élévation à son ame ; l’audace de son esprit passe dans son cœur ; elle lui fait concevoir des projets plus vastes, plus hardis, exécuter des actions plus courageuses. J’ajouterai même que, si l’intérêt particulier n’est point entièrement détaché de l’intérêt public, si les mœurs d’un peuple tel que les Romains ne sont pas aussi corrompues qu’elles l’étoient du temps des Marius et des Sylla, l’esprit de faction, qui force les citoyens à s’observer et à se contenir réciproquement, est l’esprit conservateur de ces empires. Ils ne se soutiennent que par le contrepoids des intérêts