Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/264

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les houris, la passion des conquêtes, proportionnée en eux à la grandeur des récompenses qu’ils attendoient, les anima d’un courage supérieur à celui qu’inspire l’amour de la patrie : aussi produisit-il de plus grands effets, et les vit-on en moins d’un siecle soumettre plus de nations que les Romains n’en avoient subjugué en six cents ans.

Aussi les Grecs, supérieurs aux Arabes en nombre, en discipline, en armures, et en machines de guerre, fuyoient-ils devant eux comme des colombes à la vue de l’épervier[1].

  1. L’empereur Héraclius, étonné des défaites multipliées de ses armées, assemble à ce sujet un conseil moins composé d’hommes d’état que de théologiens : on y expose les maux actuels de l’empire ; on en cherche les causes ; et l’on conclut, selon l’usage de ces temps, que les crimes