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du martyre, comme S. Bernard la promit, du temps des croisades, à tout guerrier qui mourroit en combattant les infideles : proposition que l’empereur Nicéphore fit aux évêques assemblés, qui, moins habiles que S. Bernard, la rejeterent d’une commune voix[1]. Ils ne s’apperçurent point que ce refus décourageoit les Grecs, favorisoit l’extinction du chris-

  1. Ils alléguoient en faveur de leur sentiment l’ancienne discipline de l’église d’Orient, et le treizieme canon de la lettre de S. Basile le grand à Amphiloque. Cette lettre portoit que tout soldat qui tuoit un ennemi dans le combat ne pouvait de trois ans s’approcher de la communion. D’où l’on pourroit conclure que, s’il est avantageux d’être gouverné par un homme éclairé et vertueux, rien ne seroit quelquefois plus dangereux que de l’être par un saint.