Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/42

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lité. C’est par elle qu’aveugle instrument de mes volontés, incapable de connoître la profondeur de mes vues, tu dois, sans le savoir, remplir tous mes desseins. Je te mets sous la garde du plaisir et de la douleur : l’un et l’autre veilleront à tes pensées, à tes actions ; engendreront tes passions, exciteront tes aversions, tes amitiés, tes tendresses, tes fureurs ; allumeront tes desirs, tes craintes, tes espérances ; te dévoileront des vérités, te plongeront dans des erreurs ; et, après t’avoir fait enfanter mille systêmes absurdes et différents de morale et de législation, te découvriront un jour les principes simples au développement desquels est attaché l’ordre et le bonheur du monde moral.

En effet, supposons que le ciel anime tout-à-coup plusieurs hommes : leur premiere occupation sera de satis-