Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/51

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Quelque surprenante que soit la contradiction qui se trouve entre leur conduite et les motifs qui les font agir, je tâcherai de découvrir la cause qui, leur laissant desirer sans cesse le plaisir, doit toujours les en priver.

J’observerai d’abord que cette sorte d’avarice prend sa source dans une crainte excessive et ridicule, et de la possibilité de l’indigence, et des maux qui y sont attachés. Les avares sont assez semblables aux hypocondres, qui vivent dans des transes perpétuelles, qui voient par-tout des dangers, et qui craignent que tout ce qui les approche ne les casse.

C’est parmi les gens nés dans l’indigence qu’on rencontre le plus communément de ces sortes d’avares ; ils ont par eux-mêmes éprouvé ce que la pauvreté entraîne de maux à sa suite : aussi leur folie à cet égard est-