Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/68

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Je sais que, dans les projets, les entreprises, les forfaits, les vertus, et la pompe éblouissante de l’ambition, l’on apperçoit difficilement l’ouvrage de la sensibilité physique. Comment, dans cette fiere ambition qui, le bras fumant de carnage, s’assied au milieu des champs de bataille sur un monceau de cadavres, et frappe, en signe de victoire, ses ailes dégouttantes de sang ; comment, dis-je, dans l’am-

    les plaisirs physiques qui nous portent à l’ambition, peut-être dira-t-on que c’est communément le desir vague du bonheur qui nous en ouvre la carriere. Mais, répondrai-je, qu’est-ce que le desir vague du bonheur ? C’est un desir qui ne porte sur aucun objet en particulier. Or je demande si l’homme qui, sans aimer aucune femme en particulier, aime en général toutes les femmes, n’est point animé du desir des plaisirs physiques. Toutes