Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/90

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sage, qui ne paroissent immédiatement utiles qu’au petit nombre de ceux qui veulent être éclairés.

Or, s’il n’est cependant en France personne qui ne préférât la gloire des armes à celle des lettres, j’en conclus que ce n’est qu’au desir d’être estimé qu’on doit le desir d’être estimable, et que l’orgueil n’est que l’amour même de l’estime.

Pour prouver ensuite que cette passion de l’orgueil ou de l’estime est un effet de la sensibilité physique, il faut maintenant examiner si l’on desire l’estime pour l’estime même, et si cet amour de l’estime ne seroit pas l’effet de la crainte de la douleur, et de l’amour du plaisir.

À quelle autre cause, en effet, peut-on attribuer l’empressement avec lequel on recherche l’estime publique ? Seroit-ce à la méfiance intérieure que