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qu’il unit à ce mot d’esprit que les impressions que font sur lui les idées ou les sentiments qu’on lui présente.

Ce fait posé, on entend donc par idée fine une idée qui échappe à la pénétration de la plupart des lecteurs : or elle leur échappe lorsque l’auteur saute les idées intermédiaires nécessaires pour faire concevoir celle qu’il leur offre.

Tel est ce mot que répétoit souvent M. de Fontenelle : « On détruiroit presque toutes les religions si l’on obligeoit ceux qui les professent à s’aimer[1]. » Un homme d’esprit supplée aisément aux idées intermédiaires qui lient ensemble les deux pro-

  1. Ce qui peut être vrai des fausses religions n’est point applicable à la nôtre, qui nous commande l’amour du prochain.