Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/212

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plus de précision et développera ses idées avec plus de netteté que ces hommes illustres ne se les développeroient les uns aux autres ; il obtiendra donc leur estime. Mais que ce même homme aille mal-adroitement parler de peinture au peintre, de poésie au poëte, de philosophie au philosophe, il ne leur paroîtra plus qu’un esprit net, mais borné, et qu’un diseur de lieux communs. Il n’est qu’un cas où les esprits de lumiere et d’étendue puissent être comptés parmi les génies ; c’est lorsque certaines sciences sont fort approfondies, et qu’appercevant les rapports qu’elles ont entre elles, ces sortes d’esprits les rappellent à des principes communs, et par conséquent plus généraux.

Ce que j’ai dit établit une différence sensible entre les esprits pénétrants et les esprits de lumiere et d’étendue :