Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’éclairer, l’homme borné, au contraire, ne trouve à s’instruire dans aucun des ouvrages de ses contemporains ; et, pour dire modestement qu’il sait tout, les livres, dit-il, ne lui apprennent rien[1] ; il va même jusqu’à soutenir que tout a été dit et pensé, que les auteurs ne font que se répéter, et qu’ils ne different entre eux que dans la maniere de s’exprimer. Ô envieux ! lui diroit-on, est-ce aux anciens qu’on doit l’imprimerie, l’horlogerie, les glaces, les pompes à feu ? Quel autre que Newton a, dans le siecle dernier, fixé les lois de la pesanteur ? L’électricité ne nous offre-t-elle pas tous les jours une infinité de phénomenes nouveaux ? Il n’est plus, selon toi, de découvertes à faire :

  1. Le savant, dit le proverbe persan, sait et s’enquiert ; mais l’ignorant ne sait pas même de quoi s’enquérir.