Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/80

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précision, une finesse, qui rendront ses paroles comme autant de traits perçants. Tout autre Grec ne paroîtra près de lui qu’un enfant qui bégaie ». Aussi leur apprenoit-on dès la premiere jeunesse à parler avec élégance et pureté. On vouloit qu’à la vérité des pensées ils joignissent les graces et la finesse de l’expression ; que leurs réponses, toujours courtes et justes, fussent pleines de sel et d’agrément. Ceux qui, par précipitation ou par lenteur d’esprit, répondoient mal ou ne répondoient rien, étoient châtiés sur-le-champ. Un mauvais raisonnement étoit puni à Sparte comme le seroit ailleurs une mauvaise conduite. Aussi rien n’en imposoit à la raison de ce peuple. Un Lacédémonien, exempt dès le berceau des caprices et des humeurs de l’enfance, étoit dans sa jeunesse affranchi