Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/81

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de toute crainte ; il marchoit avec assurance dans les solitudes et les ténebres. Moins superstitieux que les autres Grecs, les Spartiates citoient leur religion au tribunal de la raison.

Or comment les sciences et les arts n’auroient-ils pas jeté le plus grand éclat dans un pays tel que la Grece, où on leur rendoit un hommage si général et si constant ? Je dis constant, pour prévenir l’objection de ceux qui prétendent, comme M. l’abbé Dubos, que dans certains siecles, tels que ceux d’Auguste et de Louis XIV, certains vents amenent les grands hommes comme des volées d’oiseaux rares. On allegue en faveur de ce sentiment les peines que se sont vainement données quelques souverains[1]

  1. Les souverains sont sujets à penser que, d’un mot et par une loi, ils peuvent