Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/82

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pour ranimer chez eux les sciences et les arts. Si les efforts de ces princes ont été inutiles, c’est, répondrai-je, parcequ’ils n’ont pas été constants. Après quelques siecles d’ignorance, le terrain des arts et des sciences est quelquefois si sauvage et si inculte qu’il ne peut produire de vraiment grands hommes qu’après avoir auparavant été défriché par plusieurs générations de savants. Tel étoit le siecle de Louis XIV, dont les grands hommes ont dû leur supériorité aux

    tout-à-coup changer l’esprit d’une nation ; faire, par exemple, d’un peuple lâche et paresseux, un peuple actif et courageux. Ils ignorent que, dans les états, les maladies lentes à se former ne se dissipent qu’avec lenteur, et que, dans le corps politique comme dans le corps humain, l’impatience du prince et du malade s’oppose souvent à la guérison.