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DE L’HOMME,

qui promet à chacun la propriété de ses biens, de sa vie, et de sa liberté.

Est-on propriétaire incertain de sa terre ? on ne laboure point son champ, on ne cultive point son verger. Une nation est bientôt ravagée et détruite par la famine. Est-on propriétaire incertain de sa vie et de sa liberté ? l’homme toujours en crainte est sans courage et sans industrie ; uniquement occupé de sa conservation personnelle, et resserré en lui-même, il ne porte point ses vues au dehors, le bien public l’intéresse peu ; il n’étudie point la science de l’homme ; il n’en observe ni les desirs ni les passions. Ce n’est cependant que dans cette connoissance préliminaire qu’on peut puiser celle des lois les plus conformes au bien public.

Par quelle fatalité de telles lois, si nécessaires aux société, leur sont-