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SECTION I, CHAP. XIII.

elles encore inconnues ? pourquoi le ciel ne les leur a-t-il pas révélées ? Le ciel, répondrai-je, a voulu que l’homme par sa raison coopérât à son bonheur, et que dans les sociétés nombreuses (33) le chef-d’œuvre d’une excellente législation fût, comme celui des autres sciences, le produit de l’expérience et du génie.

Dieu a dit à l’homme : Je t’ai créé, je t’ai donné cinq sens, je t’ai doué de mémoire, et par conséquent de raison. J’ai voulu que ta raison, d’abord aiguisée par le besoin, éclairée ensuite par l’expérience, pourvût à ta nourriture, t’apprît à féconder la terre, à perfectionner les instruments du labourage, de l’agriculture, enfin toutes les sciences de premiere nécessité ; j’ai voulu que, cultivant cette même raison, tu parvinsses à la connoissance de mes volontés morales,