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DE L’HOMME,

saint plus de vénération que pour l’Éternel.

Au reste je veux que la religion païenne ait été réellement la plus absurde : c’est un tort à une religion d’être absurde ; son absurdité peut avoir des conséquences funestes. Cependant ce tort n’est pas le plus grand de tous ; et si ces principes ne sont pas entièrement destructifs du bonheur public, et que ses maximes puissent s’accorder avec les lois et l’utilité générale, c’est encore la moins mauvaise de toutes.

Telle étoit la religion païenne. Jamais d’obstacles mis par elle aux projets d’un législateur patriote. Elle étoit sans dogmes, par conséquent humaine et tolérante. Nulle dispute, nulle guerre entre ses sectateurs, que ne pût prévenir l’attention la plus légere des magistrats. Son culte d’ail-