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SECTION I, CHAP. XV.

ture. En la considérant comme systême religieux, étoit-il si absurde[1] d’honorer sous divers noms les différents attributs de la divinité ?

Dans les temples de Minerve, de Vénus, de Mars, d’Apollon, et de la Fortune, qu’adoroit-on ? Jupiter, tour-à-tour considéré comme sage, comme beau, comme fort, comme éclairant et fécondant l’univers. Est-il plus raisonnable d’édifier sous les noms de S. Eustache, de S. Martin, ou de S. Roch, des églises à l’Être suprême ? Mais les païens s’agenouilloient devant des statues de bois ou de pierre. Les catholiques en font autant ; et, si l’on en juge par les signes extérieurs, ils ont souvent pour leurs

  1. Nous sommes étonnés de l’absurdité de la religion païenne. Celle de la religion papiste étonnera bien davantage un jour la postérité.