Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
DE L’HOMME.

ne plus imprimer que des catéchismes et des almanachs, ce fut aux brochures multipliées des gens instruits que la France dut le bienfait de l’exportation des grains. Des savants en démontrerent les avantages. Le ministre qui se trouvoit alors à la tête des finances profita de leurs lumieres.

(3) À quelque degré de perfection qu’on portât l’éducation, qu’on n’imagine cependant pas qu’on fît des gens de génie de tous les hommes à portée de la recevoir. On peut par son secours exciter l’émulation des citoyens, les habituer à l’attention, ouvrir leurs cœurs à l’humanité, leur esprit à la vérité, faire enfin de tous les citoyens, sinon des gens de génie, du moins des gens d’esprit et de sens : mais, comme je le prouverai dans la suite de cet ouvrage, c’est tout ce que peut la science perfectionnée de l’éducation, et c’est assez. Une nation généralement composée de pareils hommes seroit sans contredit la premiere de l’univers.