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NOTES DE LA SECTION I.

firent descendre du ciel une lettre de Jésus-Christ. Par cette lettre le Sauveur menace les païens, les sorciers, et ceux qui ne paient pas la dîme, de frapper leurs champs de stérilité, et d’envoyer dans leurs maisons des serpents ailés pour dévorer les tettons de leurs femmes ». Cette premiere lettre n’ayant point réussi, les ecclésiastiques ont recours au diable ; ils le produisent (voyez les mêmes Capitulaires, tome I) dans une assemblés de la nation ; et le diable, devenu tout-à-coup apôtre et missionnaire, y prend à cœur le salut des Français. Il tâche de les rappeler à leur devoir par des châtiments salutaires. « Ouvrez enfin les yeux, disoit le clergé ; le diable lui-même est l’auteur de la derniere famine ; lui-même a dévoré les grains dans les épis ; redoutez sa fureur. Au milieu des campagnes il a déclaré par des hurlements affreux qu’il exerceroit les plus cruels châtiments sur les chrétiens endurcis qui