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SECTION II, CHAP. VI.

server les ressemblances et les différences qu’ont entre eux ces fleurs et ces arbustes. Sans intérêt pour les remarquer, il sera sans attention pour les appercevoir : il recevra des sensations, il portera des jugements, et n’en aura point de conscience. C’est le botaniste jaloux de la réputation, le botaniste scrupuleux observateur de ces fleurs et de ces arbustes divers, qui seul peut se rendre attentif aux différentes sensations qu’il en éprouve, et aux divers jugements qu’il en porte.

Au reste, si la conscience ou la non-conscience de telles impressions ne changent point leur nature, il est donc vrai, comme je l’ai dit plus haut, que toutes nos sensations emportent avec elles un jugement, dont l’existence ignorée lorsqu’elles n’ont pas fixé notre attention n’en est cependant pas moins réelle.