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DE L’HOMME,

sensible alors à toutes les beautés dont l’art et la nature les embellissent, mon ame, ouverte à toutes les impressions, se partagera entre toutes celles qu’elle reçoit. Je ne serai pas, à la vérité, doué, comme l’amant et l’ambitieux, de cette vue aiguë et perçante qu’ils portent sur tout ce qui les intéresse ; je n’appercevrai point comme eux ce qui n’est, pour ainsi dire, visible qu’aux yeux des passions ; je serai moins finement mais plus généralement sensible.

Qu’un homme du monde et qu’un botaniste se promenent le long d’un canal ombragé de chênes antiques, et bordé d’arbustes et de fleurs odorantes ; le premier, uniquement frappé de la limpidité des eaux, de la vétusté des chênes, de la variété des arbustes, de l’odeur suave des fleurs, n’aura pas les yeux du botaniste pour ob-