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DE L’HOMME,

union fut d’attaquer, de tuer les animaux[1], ou pour les manger, ou pour défendre contre eux les fruits ou les légumes qui lui servoient de nourriture. Cependant l’homme se multiplia, et, pour vivre, il lui fallut cultiver la terre. Pour l’engager à semer il falloit que la récolte appartînt à l’agriculteur. À cet effet les citoyens firent entre eux des conventions et des lois. Ces lois resserrerent les liens d’une union qui, fondée sur leurs besoins, étoit l’effet immédiat de la sensibilité physique[2]. Mais leur sociabilité ne

  1. Il y a, dit-on, en Afrique une espece de chiens sauvages qui, par le même motif, vont en meute faire la guerre aux animaux plus forts qu’eux.
  2. De ce que l’homme est sociable on en a conclu qu’il étoit bon ; on s’est trompé. Les loups font société, et ne sont pas bons. J’ajouterai même que, si