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SECTION II, CHAP. VIII.

glons au moment qu’assez rapides pour fondre sur leur proie ils peuvent se passer de son secours.

Le lien qui unit les enfants au pere et le pere aux enfants est moins fort qu’on ne l’imagine. La trop grande force de ce lien seroit même funeste aux états. La premiere passion du citoyen doit être celle des lois et du bien public. Je le dis à regret, l’amour filial doit être subordonné dans l’homme

    que de voir des fils délaisser leur pere, lorsque vieux, infirme, incapable de travailler, il ne vit plus que d’aumônes. On voit dans les campagnes un pere nourrir sept ou huit enfants, et sept ou huit enfants ne pouvoir nourrir un pere. Si tous les fils ne sont pas aussi durs, s’il en est de tendres et d’humains, c’est à l’éducation et à l’exemple qu’ils doivent leur humanité : la nature en avoit fait de petits sangliers.