Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
228
DE L’HOMME,

à l’amour patriotique. Si ce dernier amour ne l’emporte sur tous les autres, où trouver une mesure du vice et de la vertu ? Dès lors il n’en est plus, et toute morale est détruite.

Par quelle raison, en effet, auroit-on par-dessus tout recommandé aux hommes l’amour de Dieu ou de la justice ? C’est qu’on a confusément senti le danger auquel les exposeroit un trop excessif amour de la parenté. Qu’on e légitime l’excès, qu’on le déclare le premier des amours ; un fils est dès lors en droit de piller son voisin, ou de voler le trésor public, soit pour soulager le besoin d’un pere, soit pour augmenter son aisance. Autant de familles, autant de petites nations, qui, divisées d’intérêt, seront toujours armées les unes contre les autres.

Tout écrivain qui, pour donner