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SECTION II, CHAP. IX.

crainte ; si l’estime conservée encore aujourd’hui pour le courage n’est plus qu’une estime de tradition ; si dans ce siecle l’amant le plus jeune, le plus assidu, le plus complaisant, et surtout le plus riche, est communément l’amant préféré ; qu’on ne s’en étonne point ; tout est ce qu’il doit être.

La faveur des femmes, selon les changements arrivés dans les mœurs et les gouvernements, ou sont, ou cessent d’être, des encouragements à certaines vertus. L’amour en lui-même n’est donc point un mal. Pourquoi regarder ses plaisirs comme la cause de la corruption politique des mœurs ? Les hommes ont eu dans tous les temps à-peu-près les mêmes besoins, et dans tous les temps ils les ont satisfaits. Les siecles où les peuples ont été plus adonnés à l’amour furent ceux où les hommes étoient le plus forts