Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/27

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mander à l’univers ; elle est donc intéressée à propager la sottise. Ce qu’elle se propose c’est d’aveugler les hommes, de les égarer dans le labyrinthe d’une fausse science. C’est peu que l’homme soit ignorant. L’ignorance est le point milieu entre la vraie et la fausse connoissance. L’ignorant est autant au-dessus du faux savant qu’au-dessous de l’homme d’esprit. Ce que desire le superstitieux, c’est que l’homme soit absurde ; ce qu’il craint, c’est que l’homme ne s’éclaire. À qui confie-t-il donc le soin de l’abrutir ? À des scholastiques. De tous les enfants d’Adam, ce sont les plus stupides et les plus orgueilleux (5). « Le pur scholastique, selon Rabelais, tient entre les hommes la place qu’occupe entre les