Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/26

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point sot, et ce n’est pas même sans peine qu’il le devient. Pour être tel, et parvenir à éteindre en soi jusqu’aux lumieres naturelles, il faut de l’art et de la méthode ; il faut que l’instruction ait entassé en nous erreurs sur erreurs ; il faut, par des lectures multipliées, avoir multiplié ses préjugés.

Parmi les peuples policés, si la sottise est l’état commun des hommes, c’est l’effet d’une instruction contagieuse ; c’est qu’on y est élevé par de faux savants, qu’on y lit de sots livres. Or, en livres comme en hommes, il y a bonne et mauvaise compagnie. Le bon livre est presque partout le livre défendu (4). L’esprit et la raison en sollicitent la publication : la bigoterie s’y oppose ; elle veut com-