Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cet ouvrage utile, je ne m’étois d’abord proposé de le rendre agréable. Or, quelles fleurs jeter sur une question aussi grave et aussi sérieuse ? Je voudrois éclairer l’homme ordinaire ; et, chez presque toutes les nations, cet homme est incapable d’attention ; ce qui l’applique le dégoûte : c’est sur-tout en France que ces sortes d’hommes sont les plus communs.

Quant aux gens du monde, ils sont de plus en plus indifférents aux ouvrages de raisonnement. Rien ne les pique que la peinture d’un ridicule (8), qui satisfait leur malignité sans les arracher à leur paresse. Je renonce donc à l’espoir de leur plaire. Quelque peine que je me donnasse, je ne répandrois jamais assez d’agrément sur