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DE L’HOMME.

La force et la grandeur de cette derniere dépend de la force et de la grandeur même de l’empire auquel elle commande. Le prince n’est vraiment fort que de la force de sa nation. Qu’elle cesse d’être respectée, le prince cesse d’être puissant. Il desire et doit desirer que ses sujets soient braves, industrieux, éclairés, et vertueux. En est-il ainsi de la puissance spirituelle ? non : son intérêt n’est pas le même. Le pouvoir du prêtre est attaché à la superstition et à la stupide crédulité des peuples. Peu lui importe qu’ils soient éclairés ; moins ils ont de lumieres, plus ils sont dociles à ses décisions. L’intérêt de la puissance spirituelle n’est pas lié à l’intérêt d’une nation, mais à l’intérêt d’une secte.

Deux peuples sont en guerre ; qu’importe au pape lequel des deux sera esclave ou maître, si le vain-