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DE L’HOMME,

Warburton et quelques autres savants, que Dieu est l’auteur de la loi des Juifs, c’est, disent-ils, qu’il n’est question dans la loi mosaïque ni des peines ni des récompenses de l’autre vie, ni par conséquent de l’immortalité de l’ame. Or, ajoutent-ils, si la religion juive étoit d’institution humaine, les hommes eussent fait de l’ame un être immortel ; un intérêt vif et puissant les eût portés à la croire telle (32) : cet intérêt, c’est leur horreur pour la mort et l’anéantissement. Cette horreur eût suffi, sans le secours de la révélation, pour leur faire inventer ce dogme. L’homme veut être immortel, et se croiroit tel si la dissolution de tous les corps qui l’environnement ne lui annonçoit à chaque instant la vérité contraire. Forcé de céder à cette vérité, il n’en desire pas moins l’immortalité. La chaudiere du