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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/103

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DE L’HOMME,

l’une et l’autre n’avoit point de prise sur un atome imperceptible. Son existence, à la vérité, n’étoit pas démontrée ; mais qu’a-t-on besoin de preuves pour croire ce qu’on desire ? et quelle démonstration est jamais assez claire pour prouver la fausseté d’une opinion qui nous est chere ? Il est vrai qu’on ne rencontroit point d’ames en son chemin ; et c’est pour rendre raison de ce fait que les hommes, après la création des ames, crurent devoir créer le pays de leur habitation. Chaque nation, et même chaque individu, selon ses goûts et la nature particuliere de ses besoins, en donna un plan particulier. Tantôt les peuples sauvages transporterent cette habitation dans une forêt vaste, giboyeuse, arrosée de rivieres poissonneuses ; tantôt ils la placerent dans un pays découvert, plat, abondant en