Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
DE L’HOMME,

au pied des autels, d’y offrir un sacrifice, de se baigner dans le Gange (36), et de manger maigre un vendredi, que de pardonner, comme Camille, à des citoyens ingrats, que de fouler aux pieds les richesses comme Papirius, que d’instruire l’univers comme Socrate. Flattons donc, a dit le bonze, les vices humains ; que ces vices soient mes protecteurs ; substituons les offrandes et les expiations aux vertus, et persuadons aux hommes qu’on peut, par certaines cérémonies superstitieuses, blanchir l’ame noircie des plus grands crimes. Une telle doctrine devoit accroître les richesses et le crédit des bonzes. Ils en sentirent toute l’importance ; ils l’annoncerent ; et on l’a reçue avec joie, parceque les prêtres furent toujours d’autant plus relâchés dans leur morale et d’autant plus indulgents aux