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NOTES DE LA SECTION II.

le sais : mais ils ne sont pas spirituels et méditatifs parcequ’ils sont mélancoliques, mais mélancoliques parcequ’ils sont méditatifs. Ce n’est point en effet à sa mélancolie, c’est à ses besoins, que l’homme doit son esprit : le besoin seul l’arrache à son inertie naturelle. Si je pense, ce n’est point parceque je suis fort ou foible, mais parceque j’ai plus ou moins d’intérêt de penser. Lorsqu’on dit du malheur Ce grand maître de l’homme, on ne dit rien autre chose sinon que le malheur et le desir de s’y soustraire nous forcent à penser. Pourquoi le desir de la gloire produit-il souvent le même effet ? C’est que la gloire est le besoin de quelques uns. Au reste, ni les Rabelais, ni les Fontenelle, ni les la Fontaine, ni les Scarron, n’ont passé pour tristes, et cependant personne ne nie la supériorité plus ou moins grande de leur esprit.

Quelques médecinc, entre autres M. Lansel de Magny, ont dit que les tempéraments les plus forts et les plus