Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
NOTES DE LA SECTION II.

J’ai jusqu’ici partagé ma vie entre l’étude de la philosophie et l’amusement : au sortir de mon cabinet je me livre au plaisir. Or il ne faut pas, dit-on, qu’un évêque se réjouisse ; c’est un homme divin. Je suis d’ailleurs incapable de toute application aux affaires civiles et domestiques. J’ai une femme que j’aime : il me seroit également impossible de la quitter, ou de ne la voir qu’en secret. Théophile en est instruit ; mais ce n’est pas tout. L’esprit n’abandonne pas les vérités qu’il s’est démontrées. Or, les dogmes de la philosophie sont contradictoires à ceux qu’un évêque doit enseigner. Comment prêcher la création de l’ame après le corps, la fin du monde, la résurrection, et enfin tout ce que je ne crois pas ? Je ne puis me résoudre à la fausseté. Un philosophe, dira-t-on, peut se prêter à la foiblesse du vulgaire, lui cacher des vérités qu’il ne peut pas porter. Oui : mais il faut alors que la