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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/147

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DE L’HOMME.

dissimulation soit absolument nécessaire. Je serai évêque si je puis conserver mes opinions, en parler avec mes amis, et si, pour entretenir le peuple dans l’erreur, on ne me force point à lui débiter des fables ; mais, s’il faut qu’un évêque prêche contre ce qu’il pense, et pense comme le peuple, je refuserai l’épiscopat. Je ne sais s’il est des vérités qu’on doive cacher au vulgaire ; mais je sais qu’un évêque ne doit pas prêcher le contraire de ce qu’il croit. Il faut respecter la vérité comme Dieu : et je proteste devant Dieu que je ne trahirai jamais mes sentiments dans mes prédications ». Synésius, malgré sa répugnance, fut ordonné évêque, et tint parole. Les hymnes qu’il ne composa ne sont que l’exposition des systêmes de Pythagore, de Platon, et des stoïciens, ajustés aux dogmes et au culte des chrétiens.

(6) La pieuse calomnie est encore une vertu de nouvelle création. Rousseau et