Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
DE L’HOMME.

votre clergé plus d’autorité sur eux. Le moment choisi pour se porter accusateur de vos peuples et vous irriter contre eux n’est peut-être pas le plus favorable ; jamais vos soldats n’ont été si braves, vos artisans plus industrieux, vos citoyens plus amis du bien public, et par conséquent plus vertueux. On vous dira sans doute que les peuples les plus immédiatement soumis au clergé, que les Romains modernes, n’ont ni la même valeur, ni le même amour pour la patrie, ni par conséquent la même vertu. On ajoutera peut-être que l’Espagne et le Portugal, où le clergé commande si impérieusement, sont ruinés et dévastés par l’ignorance, la paresse et la superstition, et qu’enfin, entre tous les peuples, ceux qui sont généralement honorés et respectés sont ces mêmes peuples éclairés auxquels l’église catholique donnera toujours le nom d’impies.

« Que votre oreille, ô prince, soit tou-