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NOTES DE LA SECTION II.

jours fermée à de pareilles représentations ; que, de concert avec son clergé, elle répande les ténebres dans son empire, et sache qu’un peuple instruit, riche et sans superstition, est aux yeux du prêtre un peuple sans mœurs. Sont-ce en effet des citoyens aisés et industrieux qui, par exemple, auront pour la vertu de la continence tout le respect qu’elle mérite ?

« Il en est, dira-t-on, à cet égard, du siecle présent comme des siecles passés. Charlemagne, créé saint pour sa libéralité envers le sacerdoce, aimoit les femmes comme François I et Henri VIII. Henri III, roi de France, avoit un goût moins décent. Henri IV, Élisabeth, Louis XIV, la reine Anne, caressoient leurs maîtresses ou leurs amants de la même main dont ils terrassoient leurs ennemis. On ajoutera que les moines eux-mêmes ont presque toujours cueilli en secret les plaisirs défendus, et qu’enfin, sans changer la constitution physique des