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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/170

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NOTES DE LA SECTION II.

« Quant à la profanation des saints jours, nos remontrances à cet égard paroîtront encore absurdes. L’homme qui travaille fêtes et dimanches ne s’enivre point ; il ne court point les femmes ; il ne nuit à personne ; il sert son pays ; il accroît l’aisance de sa famille ; il augmente le commerce de sa nation.

« De deux peuples également puissants et nombreux, que l’un fête, comme en Espagne, cent trente jours de l’année, et quelquefois le lendemain ; que l’autre, au contraire, n’en fête aucun ; le dernier de ces peuples aura quatre-vingt ou nonante jours de travail plus que le premier. Il pourra donc fournir à plus bas prix les marchandises de ses manufactures ; ses terres seront mieux cultivées, ses moissons plus abondantes. Mais qu’importe à vos prêtres ? Ce que leur apprend l’expérience, c’est que moins un homme fréquente les temples, moins il a de respect pour leurs ministres, et