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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/169

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DE L’HOMME.

citoyens, il est très difficile de les arracher au penchant damnable qui les porte vers les femmes. Il est cependant un moyen de les y soustraire, c’est de les appauvrir. Ce n’est point des corps sains et bien nourris qu’on peut chasser le démon de la chair ; l’on n’y parvient que par la priere et le jeûne.

« Qu’à l’exemple de quelques uns de ses voisins votre majesté nous permette donc de dépouiller ses sujets de toute superfluité, de dîmer leurs terres, de piller leurs biens, et de les tenir au plus étroit nécessaire. Si, touchée de ces pieuses remontrances, elle se rend à nos prieres, que de bénédictions accumulées sur elle ! Tout éloge seroit au-dessous d’une action si méritoire. Mais dans un siecle où la corruption infecte tous les esprits, où l’impiété endurcit tous les cœurs, peut-on espérer que votre majesté et ses ministres adoptent un conseil si salutaire, un moyen si facile d’assurer la continence de ses sujets ?