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DE L’HOMME.

buer le peu de progrès d’un jeune homme dans les sciences ? À deux causes ; l’une, au défaut de méthode dans les maîtres ; l’autre, au défaut d’ardeur et d’attention dans l’éleve.

(42) Cette métamorphose perpétuelle du génie en science m’a souvent fait soupçonner que tout dans la nature se prépare et s’amene de lui-même. Peut-être la perfection des arts et des sciences est-elle moins l’œuvre du génie que du temps et de la nécessité. Le progrès uniforme des sciences dans tous les pays confirmeroit cette opinion. En effet, si dans toutes les nations, comme l’observe M. Hume, « ce n’est qu’après avoir bien écrit en vers qu’on parvient à bien écrire en prose », une marche si constante de la raison humaine me paroîtroit l’effet d’une cause générale et sourde. Elle supposeroit du moins une égale aptitude à l’esprit dans tous les hommes de tous les siecles et de tous les pays.

(43) Puisque les hommes conversent et