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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/216

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SECTION IV, CHAP. I.

hommes, par conséquent leur réunion en société. Ces passions seroient donc inconnues et de celui qui, porté au moment de sa naissance par la tempête et les eaux sur une côte déserte, y auroit été, comme Romulus, alaité par une louve, et de celui qui, la nuit enlevé de son berceau par une fée ou un génie, seroit déposé dans quelqu’un de ces châteaux enchantés et solitaires où se promenoient jadis tant de princesses et de chevaliers. Or, si l’on naît sans passions, l’on naît aussi sans caractere. Celui que produit en nous l’amour

    l’amour des plaisirs physiques. Sait-on par expérience que plus les desirs des sultanes sont contraints, plus ils sont vifs, plus elles donnent et reçoivent de plaisir ? la jalousie, fille de la luxure des sultans et des visirs, y peut construire des serrails, et y renfermer les femmes.