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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/217

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DE L’HOMME,

de la gloire est une acquisition, par conséquent un effet de l’instruction. Mais la nature ne nous doueroit-elle point dès la plus tendre enfance de l’espece d’organisation propre à former en nous un tel caractere ? Sur quoi fonder cette conjecture ? A-t-on remarqué qu’une certaine disposition dans les nerfs, les fluides ou les muscles, donnât constamment la même maniere de penser ; que la nature retranchât certaines fibres du cerveau des uns, pour les ajouter à celui des autres ; qu’en conséquence elle inspirât toujours à ceux-ci un desir vif de la gloire ? Dans la supposition où les caracteres seroient l’effet de l’organisation, que pourroit l’éducation ? Le moral change-t-il le physique ? la maxime la plus vrai rend-elle l’ouïe aux sourds ? les plus sages leçons d’un précepteur applatissent-elles le dos d’un bossu ?