ractere opiniâtre et grave qui distinguoit ses premiers habitants succéder ce caractere léger et frivole que Juvénal leur reproche dans sa dixieme satyre.
Veut-on un exemple plus récent d’un pareil changement ? Comparons les Anglais d’aujourd’hui aux Anglais du temps de Henri VIII, d’Édouard VI, de Marie et d’Élisabeth. Ce peuple maintenant si humain, si tolérant, si éclairé, si libre, si industrieux, si ami des arts et de la philosophie, n’étoit alors qu’un peuple esclave, inhumain, superstitieux, sans arts et sans industrie.
Un prince usurpe-t-il sur ses peuples une autorité sans bornes ? il est sûr d’en changer le caractere, d’énerver leur ame, de la rendre craintive et basse (4). C’est de ce moment qu’indifférents à la gloire ses sujets per-