Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
SECTION IV, CHAP. II.

en a plus long-temps concentré la fureur[1].

Quel tableau frappant d’un changement subit dans le caractere d’une nation nous présente l’histoire romaine ! Quel peuple, avant l’élévation des Césars, montra plus de force, de vertu, plus d’amour pour la liberté, plus d’horreur pour l’esclavage ? et quel peuple, le trône des Césars affermi, montra plus de foiblesse et de vileté (3) ? Sa bassesse fatiguoit Tibere.

Indifférent à la liberté, Trajan la lui offre ; il la refuse. Il dédaigne cette liberté que ses ancêtres eussent payée de tout leur sang. Tout change alors à Rome, et l’on voit à ce ca-

  1. La déposition de Nabab-Jaffier-Ali-Kan, rapportée dans la Gazette de Leyde du 23 juin 1761, en est la preuve.