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DE L’HOMME,

la force morale de l’éloquence. Mais pourquoi cette éloquence, jadis si respectée, n’est-elle plus maintenant honorée ? C’est qu’elle n’ouvre plus la route des honneurs.

L’amour de la gloire, de l’estime, de la considération, n’est donc proprement en nous que l’amour déguisé de la puissance.

La gloire, dit-on, est la maîtresse de presque tous les grands hommes ; ils la poursuivent à travers les dangers ; ils bravent pour l’obtenir les travaux de la guerre, les ennuis de l’étude, et la haine de mille rivaux (13). Mais dans quels pays ? Dans ceux où la gloire fait puissance. Par-tout où la gloire ne sera qu’un vain titre, où le mérite sera sans crédit réel, le citoyen, indifférent à l’estime publique, fera peu d’efforts pour l’obtenir. Pourquoi la gloire est-elle regardée comme une