Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
SECTION II, CHAP. XVI.

ment convenu de ce qui est utile. Or, la plupart des hommes ignorent même que l’avantage général soit la mesure de la bonté des actions humaines.

Faute d’une éducation saine, les hommes n’ont de la bonté morale que des idées obscures. Ce mot bonté, arbitrairement employé par eux, ne rappelle à leur souvenir que les diverses applications qu’ils en ont entendu faire (3) ; applications toujours différentes et contradictoires, selon la diversité et des intérêts et des positions de ceux avec lesquels ils vivent. Pour convenir universellement de la signification du mot bon appliqué à la morale, il faudroit qu’un excellent dictionnaire en eût déterminé le sens précis. Jusqu’à la rédaction de cet ouvrage, toute dispute sur ce sujet est interminable. Il en est de même du mot intérêt.