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DE L’HOMME,

Tout corps religieux est avide de richesses et de pouvoir ; nulle borne à son ambition : cent bulles ridicules rendues par les papes en faveur des jésuites en sont la preuve. Mais si le jésuite est ambitieux, l’église l’est-elle moins ? Qu’on ouvre l’histoire, c’est-à-dire celle des erreurs et des disputes des peres, des entreprises du clergé, et des crimes des papes, par-tout on voit la puissance spirituelle, ennemie de la temporelle[1], oublier que son royaume n’est pas de ce monde, tenter par des efforts toujours nouveaux de s’emparer des richesses et du pouvoir de la terre, vouloir non

  1. L’église, en se déclarant seule juge de ce qui est péché ou non péché, crut à ce titre pouvoir s’attribuer la souveraine puissance et la suprême jurisdiction. En effet, si nul n’a droit de punir une bonne action et d’en récompenser une mauvaise,