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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/82

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SECTION II, CHAP. XVIII.

d’aimer les jeunes gens, c’est, ajoute cet historien que, même dans l’amour grec, Solon n’appercevoit rien de déshonnête. Mais ces fiers républicains, qui se livroient sans honte à toutes sortes d’amours, ne se fussent point abaissés au vil métier d’espion et de délateur ; ils n’eussent point trahi l’intérêt de la patrie, ni attenté à la propriété des biens et à la liberté de leurs concitoyens. Un Grec ou un Romain n’eût point sans rougir reçu les fers de l’esclavage. Le vrai Romain ne supportoit pas même sans horreur la vue d’un despote d’Asie.

Du temps de Caton le censeur, Euménès vient à Rome. À son arrivée, toute la jeunesse s’empresse autour de lui ; le seul Caton l’évite (19). « Pourquoi, lui demande-t-on, Caton fuit-il un souverain qui le recherche, un roi si bon, si ami des Ro-