Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
DE L’HOMME,

oublient que c’est à la connoissance d’un premier fait, dont pourroient se déduite tous ceux de la nature, qu’est attachée la découverte du systême du monde, et que c’est uniquement du hasard, de l’analyse, et de l’observation, qu’on peut tenir ce premier fait ou principe général.

Avant d’entreprendre d’édifier le palais de l’univers, que de matériaux il faut encore tirer des carrieres de l’expérience ! Il est temps enfin que, tout entiers à ce travail, et trop heureux de bâtir de loin en loin quelques parties de l’édifice projeté, les philosophes, disciples plus assidus de l’expérience, sentent que sans elle on erre dans le pays des chimeres, où les hommes, dans tous les siecles, ont apperçu à-peu-près les mêmes fantômes, et toujours embrassé des erreurs dont la ressemblance prouve